Aucune communauté, en aucun siècle, n’a prospéré dans le lit de la stricte réalité. L’impossible, le vain, le gratuit, le flamboyant, sont les portes que nous ouvrons pour respirer quand vient la nuit. Il y a une nécessité absolue pour chaque vie - fût-ce la plus humble ou la plus maudite - d’un échange d’aspirations sans enjeu ni hiérarchie. Nous avons besoin de la pente où nous n’irons pas : conjectures, fumées, utopies, fictions, murmures lointains…. La barbarie sous sa forme contemporaine, gérée et administrée, c’est l’oubli de la multiplicité heureuse du monde et de sa gratuité devant la mort.
Presque un manège
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