Auréline
Editions Grasset. 2000.
A 16 ans, Auréline s’ennuie derrière le comptoir de la mercerie familiale, à Nîmes. Elle rêve de monter sur scène. Sa beauté lui permet de rencontrer beaucoup d’hommes, d’échapper à sa condition, de voyager en France et en Amérique, et d’entrer dans le monde du spectacle. Elle fait des tours de magie, chante, participe à quelques films, défraie la chronique par ses amours plus que par son talent, et connaît la gloire éphémère d’une starlette. Un jour elle revient dans le Midi et s’enferme au Mas des Trembles, chez un riche manadier (éleveur) qui la protège. L’histoire d’Auréline est racontée par deux de ses admirateurs : Maxime et Zita, les faux jumeaux, qui se sont toujours chamaillés et se disputent maintenant la mémoire de leur parente. Mais les enjeux sont différents. Auréline a été l’unique amour de Maxime, aujourd’hui pianiste de bar et célibataire excentrique. Le récit désopilant qu’il fait de sa passion engage toute sa vie d’artiste. Il y joue sa peau. Zita, qui mène une vie rangée, a souffert de la comparaison avec cette cousine beaucoup plus belle et aventureuse. Sa description sèche et cruelle du destin d’Auréline est une revanche posthume. Autour de ces trois personnages, il y a tout un monde mystérieux, composé des anciens amants d’Auréline (gardian de Camargue, policier, prestidigitateur, etc.) et la famille extravagante de Maxime et de Zita, rassemblée autour du père, un Don Juan de campagne, ironique et chaleureux. Portrait à quatre mains d’une femme qui voulait séduire tous les hommes, Auréline est le plus drôle et le plus attachant des livres de Jean-Pierre Milovanoff.
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